LE RAID FEVRIER 2014
Nous sommes le Jeudi 13 Février 2014, à Saint-Thégonnec. Demain nous devrons prendre le départ du supercinq raid. Il est près de minuit et nous sommes encore debout. La voiture n'est pas finie d'être chargée car nous hésitons sur les dons qui passeront en priorité... Le stress monte car demain, il faudra se lever très tôt et tout ne rentre pas dans le coffre!! Le fameux: "Chérie, t'aurais pas vu les clés de la super 5?" se fait entendre dans la maison... La panique à bord!!! On les cherchera finalement plus tard. Pour notre périple, heureusement, nous avons les doubles!!
Ce n'est que vers 1h30, que nous allons nous coucher. La voiture est désormais prête!! C'est plus d'un an et demi de préparation qui se concrétise!!! dans quelques heures seulement, le réveil va sonner...
Vendredi 14 Février: Il fait nuit lorsque nous prenons le départ, très tôt le matin (6h20). Il faut être vers 10h à Rennes. Ce n'est certainement pas cette tempête de pluie et de vent qui va nous arrêter!!! La supercinq tient très bien la route. Elle est pourtant chargée au ras la casquette!!
Dans le coffre, il n'y a pas moins de trois fauteuils roulants, une vingtaine de paires de béquilles et de cannes, un gros carton d'affaires scolaires, trois sacs de vêtements et de jouets et un lot important de matériel médical stérile. Nous avons aussi rajouté trois déambulateurs montés sur un porte-vélo.
A notre arrivée sur Rennes, Laurent, le co-organisateur récupère dans le 4x4 les déhambulateurs (pour plus de sécurité), ainsi que le jéricane attaché sur notre gallerie (pour avoir moins de prise au vent). Nous faisons déjà connaissance avec quelques équipages
Il est 10h30 au centre Leclerc de St Grégoire, près de Rennes, lorsque les supercinq démarrent...
Nous faisons quelques croisettes avec des copains routiers qui ont repéré le convoi entre Rennes et Nantes. Ce sont les "Tchoutchous" (membres du groupe War An Hentchou, le groupe des routiers et des camions bretons). C'est d'ailleurs grâce à eux que nous venons juste d'apprendre qu'un équipage vient d'être aperçu en panne au sud de Nantes, direction Bordeaux. Suite à quoi nous informons directement l'organisation. Nous saurons plus tard qu'il s'agissait d'une tête de delco à changer.
Nous roulons en faisant des pauses, tout en ajoutant au convoi, les équipages qui se trouvent sur notre itinéraire.
C'est jour et nuit que nous allons rouler pour atteindre notre but!! On change de conducteur régulièrement, mais la fatigue se fait sentir, et la nuit, il nous est plus difficile de repérer notre convoi qui se confond parmis les autres voitures. Les supercinq tiennent bon sur les autoroutes. Cette nuit là, du 14 au 15, nous dormirons dans la voiture pendant environ 1h30, pour repartir directement au réveil...
La traversée de l'Espagne va être un peu pimentée!!! Après quelques barrières de péages, impossible de suivre le groupe.. On vient de les perdre tout en prenant une mauvaise bifurcation!!! Derrière nous, une voiture nous suit. C'est Jean-Paul et Akila (voiture 59). Il nous faut maintenant retrouver la bonne route!! Le reste du groupe continu sa route pour atteindre Algésiras ce samedi 15 au soir. Pendant ce temps, nous faisons connaissance avec Jean paul et Akila. C'est près 8h que nous allons passer ensemble, entre la route et les moments de pauses.
Alors que nous approchons du but (3/4 d'heure de l'hôtel), on aperçoit, un équipage du 4L trophy en panne au bord de la voie express. La solidarité doit être exemplaire!! On s'arrête pour voir. Jean Paul est mécano, ça tombe plutôt bien pour ces jeunes. Ils nous aprennent qu'ils ont vu les supercinq raid passer et que le 4x4 de Laurent s'est aussi arrété voir... "ça fait environs 45 minutes de ça". Jean-Paul est un connaisseur et la 4L ne va pas avoir le dernier mot!! C'est avec un grand sourire qu'ils nous ont dit Merci!! Leur raid s'effectue 2 jours avant le notre, ces deux jeunes hommes étaient sur le point d'abandonner leur projet, ils étaient en relation avec leur assurance au téléphone pendant 1 heure 30; attendant la dépanneuse...
Notre équipe continue la route... Il nous reste encore un peu de temps avant de rejoindre le reste du convoi. Nous voilà rassurés : On est sur la bonne route!! De temps en temps, lorsque l'on arrive à moitié du plein et qu'on trouve une station service, on en profite pour prendre de l'essence et prendre un café.
Nous sommes toujours le samedi 15 février, Nous arrivons enfin à l'hotel comme prévu, à Algésiras!! La traversée de l'Espagne a été assez longue. Ici on va passer une vraie nuit!! Demain, on embarque sur le bateau qui nous mènera sur le continent Africain... Nous prenons le temps de faire connaissance avec les équipages que l'on a pas encore vu autour d'une table de restaurant (Soirée à la pizzeria). Là bas, on voit aussi énormément de 4L trophy. On discute avec quelques équipages (du 44 essentiellement). La nuit est tombée déjà et il est temps pour nous d'aller se coucher.
Dimanche 16 Février 2014: Depuis quelques temps, On attendait cette date... Debout!!! Les supercinq démarrent toujours aussi bien. C'est le convoi tout entier qui s'élance en direction de l'embarquement. Un convoi qui prendra deux bonnes rangées devant les barrières du port.
La barrière se lève!! On peut embarquer!! Une partie des voitures prendra le prochain bateau. Nous avons de la chance, on est dans le premier lot!! C'est impressionnant, lorqu'on embarque, les véhicules sont vraiment collées-sérrés.
C'est partit pour 35 minutes de traversée environ. On peut se reposer encore un peu...
Parfois, la croisière s'amuse...
Hey!!! On aperçoit déjà un bout de terre par la vitre!! On va pas tarder!!!!!
Une fois arrivés à terre, On redémarre les voitures pour passer la douane. On attendra environ 45min. Puis la route peut reprendre pour faire 22km. Là nous devons rejoindre l'hotel Golden Beach à Tétouan. Nous venons de changer de monde si l'on en croit nos yeux...
On peut voir, ici, des vieilles mobylettes qui fument bleu. whaouuu et ça sent l'essence brulée en plus!! On voit énormément de voitures et camions de plus de 30 ou 40 ans d'existence... et apparement ça roule bien ici!
L'arrivée à l'hotel se fera sans difficultés. Quelques équipages lèvent déjà le capot. Les mécaniques ont pris une petite claque en Espagne. Il y avait de bonnes montées. Notre moteur était d'ailleurs monté jusqu'à 100 degrés, mais rien de mal.
Nous sommes le Lundi 17 Février. Nous avons passé une bonne nuit dans cet hotel. Un super cadre, face à la mer. Mais aujourd'hui, les choses sérieuses commencent!! 287km à parcourir avant la prochaine destination!! Nous avons fait le plein de carburant pas loin, hier soir... On est prêt!!
On fait chauffer les moteurs et hop, c'est déjà repartit!!
C'est un paysage de campagne qui va se dessiner petit à petit devant nous. L'herbe est bien verte, on croise des bergers sur notre chemin... Il y en a beaucoup.
Nous sommes désormais dans la direction de Mecknes. Tout le convoi s'arrête pour faire une pause. Nous avons fait 143 km... et ce n'était pas de l'autoroute!! On va tous boire le fameux thé marocain dont on commence à connaitre le goût... Vraiment très bon!!
Pour le moment, nous n'avons pas eu de mauvais temps, mais il ne fait pas si chaud.
Nous voici à présent sur une piste...
Les kilomètres se succèdent et sur nous commençons à ressentir le poids que pèsent les dons dans la voiture. Il nous faut pourtant attendre demain pour vider le coffre d'une grande quantité. Bientôt, on retrouve la route goudronnée. Nous prenons quelques clichés en cours de route.
En pleine campagne, l'équipage 35 composé de Stephane alias Isidore35, Séverine et Viviane, nous arrêtes pour voir un cimetière. Pour Stephane et Séverine, c'est leur 4eme raid, et c'est seulement la première fois qu'ils en voit un.
Et puis il faut repartir
Après cette halte, nous reprennons notre périple. Les chauffeurs de camions, les taxis et tous les gens que l'on croise nous saluent. Au passage, on peut remarquer la déco personnalisée des véhicules. Ils ont l'air d'aimer ça ici.
Notre chemin de route continu encore, encore, et encore... et puis, après avoir passé quelques villages, nous tournons à droite, après un palmier... Et là... ça continu encore un peu... Eh ben oui il faut suivre notre road book, ne l'oublions pas!
L'hôtel est enfin là! C'est le Volubilis, qui se trouve... à Volubilis! Au nord de Mecknes.
Notre supercinq n'a pour le moment pas souffert. Depuis la Bretagne, elle n'a pas perdu une goutte d'huile. Les niveaux sont vérifiés chaque matin. Les raideurs déjà expérimentés nous conseillent d'installer ce soir le collant qui servira de préfiltre à air. Nous faisons donc le branchement simple, en entourant avec du gros scotch, notre installation de fortune.
Nous passerons ici une très bonne soirée et une bonne nuit. L'hôtel est vraiment beau!
Nous sommes le Mardi 18 Février: Une étape très importante nous attend en cette journée. Elle comprend 199 km. Le convoi doit se rendre en début d'après-midi à Midelt, au centre Anarouze pour le handicap mental. Ce centre à été inauguré par le roi du Maroc.
Les moteurs ronflent et le départ est donné par Dominique, l'organisateur, comme tous les matins.
Nous passons beaucoup de virages en bordure de falaise. Le paysage est beau mais il faut rester prudent. De temps en temps, il faut remettre les compteurs à zéro car la dimention de nos pneus est plus grande qu'à l'origine. L'organisation prévoit donc ces données dans le road book.
Ce jour là, nous aurons une belle frayeur! Devant nous, les virages en épingle sont traites et la chaussée est humide. Notre supercinq roule normalement pourtant. Entre 40 et 60 km environ. Mais impossible de retenir la voiture! C'est un mauvais spectacle qui se créé sous nos yeux. Notre voiture part tout droit!
Notre sortie de route nous a paru très violente, mais nous nous en sortons bien. La barrière de sécurité a retenu la voiture, qui n'a finalement pas eu trop de dégâts: L'aile avant gauche est froissée et le phare ainsi que le clignotant sont cassés.. Mais fonctionnent. Nous apprendrons plus tard que d'autres équipages ont également glissé dans ce virage, mais sans cogner heureusement.
Il nous faudra plusieurs kilomètres pour nous remettre de nos émotions, et rien de telle que la traversée de la forêt des singes pour y remédier. Effectivement, notre groupe s'y arrête. Les singes ne sont pas très peureux, juste méfiants. On leur jette quelques morceau de pain pour qu'ils s'approchent. Ils traversent la route aussi bien que les pigeons volent à Paris je dirais. La neige est présente depuis quelques temps déjà au bord des routes
Nous reprenons le volant après ces quelques superbes minutes, en direction d'une ferme. Nous suivons le 4x4 de Laurent qui subitement met son clignotant à droite. La ferme que nous allons voir doit être par là apparement. On emprunte alors un chemin boueux remplit d'ornières. Il faut faire attention car les cailloux sont pointus. Notre tôle d'acier qui se trouve sous la voiture s'y cogne à plusieurs reprises.
Enfin, nous arrivons à la ferme. Trois ou quatres grands chiens nous abboyent dessus mais restent en retrait. "Méfiez-vous des chiens! ils peuvent mordre. Prenez un cailloux dans la main au cas où!" nous prévient Laurent.
Nous donnerons ici, quelques livres, cahiers, stylos, vêtements chauds et jouets pour le petit garçon qui se trouve avec sa mère. Cette dernière nous dit d'entrer à l'intérieur. Elle allume un feu de bois dans le poël central et nous dit de nous installer sur les tapis. Ils vivent dans habitation avec, à même la terre, des simple tapis. On y voit quelques étagères de vaisselles et puis une mini télé. Je crois que je n'ai vu qu'une seule prise électrique.
Nous admirons l'enfant qui nous sourit timidement. Il commence déjà à jouer avec ce qui lui a été offert. Sa mère arrive de la cuisine, avec un plateau de thé qu'elle nous servira deux fois. Un geste de grande reconnaisance. Ils sont loin de vivre dans le luxe, mais ils savent partager. Nous avons été accueillis avec un grand sourire.
Avant de regagner la route, nous allons voir les brebis qui sont à l'abris. En fait, elles se trouvent juste derrière le mur de la pièce d'habitation.
Après ces bons moments, nous prenons donc la direction de Midelt. On reprend le même chemin que pour l'aller, afin de retourner sur la route. Le paysage est vraiment beau, même s'il ne fait pas chaud.
On a vraiment hâte de rencontrer Amine, le petit garçon que l'on parraine pour ce raid. Nous devons d'abord nous arrêter à l'hôtel
La suite prochainement:
